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(Ou comment continuer à créer quand ton art ne paie pas le beurre sur la table)
Être artiste au Québec, c’est un peu comme jouer à la loterie chaque matin. On gratte, on espère, on travaille fort, mais la plupart du temps, on repart avec… un autre billet gratuit.
On dit souvent que « les artistes travaillent dans le beurre ». C’est vrai — mais pas le beurre de la richesse. Plutôt le beurre de la passion fondue, celui qu’on étend un peu trop mince pour que tout le monde puisse en goûter un peu.
🎸 Créer dans un marché minuscule
Le Québec, c’est magnifique, chaleureux, plein de talent. Mais c’est aussi un marché ridiculement petit. Quand t’as vendu 1 000 albums, t’as parfois l’impression d’avoir conquis la province. Quand t’as 10 000 écoutes sur Spotify, tu te dis que peut-être, quelqu’un t’a enfin découvert à Saguenay.
Pendant ce temps, ton voisin en Floride fait un TikTok avec un chat qui tombe d’un piano, et bam : un million de vues en une nuit. Tu te demandes si tu aurais dû apprendre à filmer des chats…
💰 Le beurre et l’argent du beurre
Faire de la musique ici, c’est jongler avec des contrats précaires, des cachets symboliques et des subventions qui ressemblent souvent à des concours de popularité.
Et pourtant, on continue. Parce qu’on aime ça. Parce qu’on n’a pas le choix. Parce que la musique, c’est notre façon de respirer.
Mais respirer ne paie pas le loyer. Alors on fait des petits boulots, on donne des shows dans des salles à moitié pleines, on vend du merch, on fait des vidéos. On s’accroche.
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🧠 Le paradoxe québécois
On est un peuple qui aime ses artistes, mais qui les oublie vite. On applaudit fort à la télé, on streame nos talents locaux, mais on oublie que Spotify ne met pas de sirop d’érable sur nos toasts. On célèbre les « grands », mais on laisse souvent tomber les « petits ».
Résultat : des créateurs pleins de talent qui s’épuisent à force de croire qu’un jour, « ça va percer ».
❤️ Créer quand même
Malgré tout, on continue. Parce qu’on aime ça. Parce que notre guitare nous parle plus que nos comptes bancaires. Parce qu’on sait que quelque part, quelqu’un appréciera notre art… même si, pour le reste, on travaille dans le beurre.
Alors artistes du Québec : continuez. Même si le monde vous paie en sirop et en applaudissements, votre musique est votre festin. Et parfois, un peu de beurre invisible, ça glisse quand même bien sur les rêves.